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SYNDROME D’ACTIVATION MACROPHAGIQUE

SYNDROME D’ACTIVATION MACROPHAGIQUE

Le syndrome d’activation du macrophage (SAM) ou la lymphohistiocytose hémophagocytaire est une pathologie dysimmunitaire se traduisant par une anomalie de la fonction de certains globules blancs tels que les lymphocytes T CD8 et NK. Dans la majorité des cas, c’est une infection virale qui révèle la maladie car elle va entraîner une activation incontrôlable de ces cellules qui vont sécréter abondamment des médiateurs inflammatoires responsables de la symptomatologie clinique.

Causes

Le SAM peut être :
• soit primaire d’origine génétique tels que la lymphohistiocytose familiale (FHL), le syndrome de Griscelli (GS), le syndrome de Chediak Higashi (CHS), le syndrome lympho-prolifératif lié à l’X ;
• soit secondaire à une infection virale tel que le virus d’Epstein-Barr (EBV), qui est le plus souvent impliqué, ou secondaire à une maladie inflammatoire systémique telle que l’arthrite juvénile idiopathique, le lupus.

Manifestations

Une atteinte du système nerveux central a été observée dans la majorité des lymphohistiocytoses familiales en l’absence de traitement et chez tous les enfants ayant un Chediak Higashi malgré le traitement. Parfois l’atteinte neurologique peut précéder les signes généraux et un retard diagnostique peut-être néfaste pour l’enfant. Dans une récente étude observationnelle menée par le centre en collaboration avec le centre de référence des déficits immunitaires héréditaires (CEREDIH), chez 46 enfants ayant une forme génétique de SAM, 29 (63%) ont présenté une atteinte neurologique en plus des signes cliniques généraux. Chez 3 (7%) enfants, l’atteinte neurologique était isolée. Parmi les signes neurologiques les plus fréquemment observés, la survenue de crises convulsives (35%) et de troubles de la conscience (31%) sont les symptômes nécessitant une prise en charge en réanimation.

Preuve de l’affection

Le LCR est anormal (pleiocytose (présence de nombreuses cellules) et/ou hyperprotéinorachie (taux de protéines augmentés) et/ou hémophagocytose (marqueur biologique de la maladie) chez la moitié des enfants atteints et ces anomalies sont plus fréquentes en cas d’atteinte neurologique.
Par contre, 55 % des enfants ayant des signes cliniques neurologiques avaient une IRM initiale (dans les 6 premiers mois) normale. Ce constat suggère que la physiopathologie de l’atteinte neurologique consiste en un passage des médiateurs de l’inflammation (cytokines ou chimiokines) dans le système nerveux central précédant l’infiltration secondaire des cellules inflammatoires. L’IRM initiale, lorsqu’elle est anormale, a des caractéristiques différentes de celles observées au cours d’une ADEM : les lésions en hypersignal T2 sont plus fréquemment bilatérales (67%), symétriques (53%), periventriculaires (80%). Le cervelet est souvent atteint (60%) contrairement aux noyaux gris centraux (20%) et le tronc cérébral (13%) est rarement touché. Les lésions sont souvent en plages (67%) mal limitées (93%).

Évolution

Après un suivi de ±3.6 ans, 17 des 28 (61%) enfants vivants de notre série ont un examen neurologique normal, 5 (18%) une atteinte neurologique sévère avec tétraparésie et/ou nécessitant une aide d’une tierce personne et 6 (21%) des difficultés cognitives modérées permettant une scolarisation dans un cursus standard. L’évolution neurologique anormale n’est influencée ni par l’âge, ni par le type d’anomalie génétique mais par la présence d’une atteinte neurologique initiale, des lésions à l’IRM initiale ou d’un LCR pathologique.

Traitement

Si l’atteinte neurologique est suspectée ou confirmée, un traitement par spécifique intrathécale est instauré rapidement. Le traitement le plus efficace est la greffe de moelle osseuse, qui permet une très bonne récupération même sur le plan neurologique.